[Test ps5] The Pathless

Ma Vie De Geek
7 min readDec 21, 2020

Prenez une pincée de Shadow of the Colossus, un soupçon de Journey, arrosez le tout de poésie façon Princesse Monoonoke, mélangez dans un bol de Breath of the Wild, chauffez la manette pendant huit heures et vous obtenez the Pathless !

The Pathless est le dernier né des studios Annapurna Interactive et édité par Giant Squid dont le premier jeu était le magnifique Abzu. Ils reviennent avec un très beau titre rempli de poésie. The Pathless est un jeu solo d’aventure/action construit autour de puzzles à résoudre dans un monde ouvert.

L’œil de Sauron vous surveille !

L’aventure est celle d’une jeune archère que le joueur suit dans sa quête pour ramener la lumière et sauver un monde plongé dans l’obscurité par le Déicide, un étrange mais superbe personnage maléfique. Le Déicide crée des tempêtes pour dévaster le monde, et nous surveille en permanence à travers les yeux de ses créatures.

Tout commence la nuit dans une immense prairie. Il pleut. Ici, il n’y aura pas de carte pour guider le joueur, pas de vent, pas d’animaux, rien. Il fait froid. On commence à avancer au hasard, droit devant, sans autre but qu’avancer. Soudain, au loin, on distingue une petite lumière, et on comprend très vite qu’il faut la suivre.

Toujours aucune explication sur le gameplay, alors on teste, et c’est la force du jeu. Le jeu ne nous explique jamais ce qu’il faut faire, il faut chercher et le découvrir. Notre archère a un arc et le gameplay commence à se dessiner, on tire dans des cibles de lumière. Plus ou moins chargé, notre tir provoque des choses différentes. On découvre que l’on peut courir, sprinter. Il pleut toujours, et on n’a toujours aucun but.

Alors on continue à avancer, toujours droit devant, on suit les éclats de lumière, et soudain, on se retrouve face à un énorme oiseau au sol : le jeu commence.

Simplicité et efficacité

Le gameplay proposé ici est finalement assez simple. On joue essentiellement avec deux gâchettes. Il y a toutefois quelques subtilités à découvrir. Sur les huit heures de jeu, il m’a bien fallu 30 minutes pour en comprendre toute la subtilité et tout ce que cela a d’impact sur le level design. Cependant, au cours de l’histoire, le gameplay n’évolue que très peu. C’est un peu dommage, on aurait aimé un peu plus.

Ça va vite, on glisse, on saute, on sprint, c’est très fluide. Le jeu nous offre également du 60 FPS pour gagner encore plus de fluidité, ou pour ceux qui préfèrent davantage de finesse visuelle, du 30 FPS, en 4k. Les deux propositions sont parfaites, ici je n’ai eu aucun bug, aucune chute de frame, etc. Ça fait plaisir de voir que des jeux ne buggent pas sur ps5. Je ne l’ai pas testé sur la ps4.

Les puzzles sont bons, nombreux. Une fois le jeu fini, il n’y a pas de game+, le jeu se replace juste avant la dernière séquence, nous offrant la possibilité de repartir une dernière fois explorer ce vaste monde et résoudre toutes les énigmes. Finalement, ce jeu relève davantage du puzzle game que d’un jeu action/ aventure.

L’action est en effet un des points faibles du jeu. Il n’y en a que très peu, et, du premier boss, seul moment d’action, au dernier, la mécanique est toujours la même. Cela est dû au fait que le gameplay n’évolue pas, et c’est vraiment dommage. Tout nous est donné rapidement. L’arrivée de notre compagnon ailé apporte une ouverture, un souffle d’aventure qui retombe hélas trop vite, car il n’y a plus aucune évolution après ça. MAIS et c’est ce mais qui est important, malgré cela, je ne me suis jamais ennuyé. Les développeurs nous montrent tout de suite que c’est le souffle épique qui va être important, le sentiment de liberté et d’accomplir de grandes choses avec peu de moyens. On ressent très vite le souffle d’un Shadow of the Colossus, et ça, c’est juste superbe.

Et puisque l’on est dans les points faibles, un autre défaut dans le gameplay m’a gêné pendant les phases d’infiltration dans les tempêtes. Ces phases nous sortent littéralement du jeu et je les trouve très mal gérées. Je me suis demandé tout au long du jeu, pourquoi les développeurs avaient fait ça. Ces phases d’infiltration ne servent à rien, elles n’apportent rien à l’histoire. Finalement, j’en était au point de révéler ma présence tout de suite pour en sortir, car cela n’a aucune conséquence sur quoi que ce soit. Pas de Game over dans ce jeu, on a donc jamais peur de mourir. C’est dommage, un peu de challenge de ce côté aurait apporté un plus d’enjeu dans l’histoire. Ici il en manque cruellement.

Un jeu ASMR

Heureusement tout cela n’arrive pas à vraiment entacher le jeu, et c’est en partie aussi grâce à une direction artistique SUPERBE. C’est le gros point fort du jeu, c’est simple, c’est beau, c’est précis,

Il y a un côté peinture très maitrisé dans les différents tableaux proposés. Notre héroïne est superbe, son animation parfaite, même si un peu raide parfois. C’est un personnage dont on ne connaitra que le regard, mais quel regard ! Et notre compagnon, cet aigle majestueux, cette complicité superbe que l’on développe au fur et à mesure de l’histoire, j’ai adoré. Tout comme d’autres évènements que je ne citerai pas ici pour éviter de divulguer des éléments importants.

On se sent libre, on évolue dans un monde vaste, on court, on vole, on virevolte. Quand la lumière revient, notre cœur se remplit de lumière aussi. On aime se promener dans cet univers. On veut, et on peut, crier sa joie. Mais hélas, on est seul, très seul. Si vous trouviez Zelda BOTW vide, ici c’est encore plus vide. On croise à l’occasion un sanglier ou un lézard, on tente de s’en approcher, d’établir un contact. Impossible ! Les trois bestiaux qu’on croise décampent dès qu’ils entendent un bruit. C’est dommage. En fait, même en ramenant la lumière, le désespoir reste présent, et ce sentiment perdure jusqu’au bout de cette sombre histoire, finalement, ça n’est pas si mal. En fait, on ressent exactement la même chose dans le jeu que pendant le confinement, quand on ne pouvait sortir qu’une heure : pas grand-chose à faire, personne dehors, parfois il pleuvait, on avait peur de croiser la police, MAIS on était bien, on se sentait libre à courir autour de cet arbre à un kilomètre de la maison.

On se retrouve seul avec son aigle et une voix intérieure, qui dans ce monde sans vie, nous parle souvent tout bas, toujours pour nous guider, nous rassurer, nous réconforter. C’est relaxant, reposant, le tout accompagné des sons de la nature, et d’une musique légère, discrète. On entend les gouttes de pluie tomber sur les feuilles des arbres, bref on est au calme. On est réveillé parfois par un combat contre un boss et la musique qui s’emballe pour nous rappeler qu’on a quand même une mission à accomplir !

Les vibrations très légèrement exploitées de la Dualsense et les gâchettes très très légèrement exploitées elles aussi, nous immergent un petit peu plus dans l’histoire. Les développeurs ont dû se dire au dernier moment que ce serait bien d’ajouter des vibrations pour la version ps5. Mais bon, ils ne font qu’effleurer les possibilités de la nouvelle manette de Sony sans vraiment impressionner.

Huit heures pour les terrasser tous !

C’est le temps qu’il m’a fallu pour finir l’histoire, mais je pense qu’il me reste environ quatre heures de jeu si je veux finir tous les puzzles facultatifs. Et c’est ce que je vais faire, car on a vraiment du mal à quitter le monde de The Pathless. On a beaucoup de mal à laisser notre aigle prendre son envol et nous quitter pour toujours. On a qu’une seule envie à la fin du jeu : s’élever une nouvelle fois dans les airs et sentir le souffle grisant du vent, et de la liberté.

Merci à Annapurna Interactive de nous avoir proposé ce très beau jeu en ces temps sombres.

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Rédacteur en chef du média "Ma Vie De Geek" et passionné de toutes les générations de JV et + !